Questions fréquentes
En 1919, Rudolf Steiner fut invité à donner une série de conférences aux ouvriers de l’usine de cigarettes Waldorf-Astoria de Stuttgart, en Allemagne. Le propriétaire de cette usine, Emil Molt, impressionné, demanda à Rudolf Steiner de créer et de prendre la direction d’une école pour les enfants de « ses » ouvriers. Steiner accepta sous quatre conditions :
- que l’école soit ouverte à tous les enfants ;
- qu’elle soit mixte ;
- que les 12 classes soient dans le même lieu ;
- que les enseignants prennent la direction de l’école et que le contrôle de l’Etat ou des forces économiques soit réduit au minimum.
Après une période d’apprentissage pour les futurs professeurs, « die Freie Waldorfschule » (la Libre Ecole Waldorf) ouvrit ses portes le 7 septembre 1919.
Avant tout, la pédagogie Waldorf cherche à développer l’esprit de découverte, la curiosité et l’intérêt pour le monde chez chaque élève. C’est une pédagogie de l’éveil au questionnement. De plus, très jeune, dès les premières classes, chaque élève se familiarise avec l’apprentissage de deux langues vivantes étrangères. Les acquis sont souvent consolidés par des séjours linguistiques et des échanges internationaux.
Certaines écoles sont membres du réseau des écoles associées à l’Unesco.
Par ailleurs, la vie associative est un des points forts des écoles Steiner-Waldorf. Chacune d’elles est une association indépendante selon la loi de 1901 dont les parents sont membres de droit. Ils ont ainsi la possibilité de s’associer à certaines activités de l’école.
La pédagogie Steiner-Waldorf veut éduquer l’enfant tout entier « tête, coeur et mains ». Le plan scolaire est aussi large que possible dans le temps imparti et il équilibre soigneusement les matières purement académiques avec les enseignements artistiques et les activités pratiques.
- Le respect des rythmes de l’enfant
- L’intégration sociale
- L’ouverture sur le monde
- La collaboration entre parents, enfants et équipe pédagogique
C’est tout d’abord le respect du développement de sa maturité intellectuelle. Par exemple l’apprentissage de la lecture démarre en CP et non pas en dernière année de maternelle. C’est également le respect du parcours de chaque enfant : un enfant ayant de grandes difficultés dans une matière sera pris en charge individuellement par l’équipe pédagogique. Celle-ci tentera, d’une part, de comprendre avec les parents les raisons de ce blocage et d’y apporter des solutions et, d’autre part, lui donnera l’occasion de s’épanouir pleinement dans d’autres matières qu’elles soient manuelles, intellectuelles ou artistiques. Ce fonctionnement donne des résultats sur la durée et exige que les enseignants suivent les enfants plusieurs années.
L’un des objectifs de l’école est de former de futurs citoyens qui trouveront leur place dans la société et de les préparer à enrichir la vie sociale de leurs potentialités et de leurs aspirations individuelles. Le respect de chaque enfant doit permettre aux moins doués intellectuellement d’accéder à un niveau de culture générale satisfaisant, cependant que les moins manuels trouvent une stimulation dans l’exercice des activités pratiques et artistiques. Notre système pédagogique a prouvé ainsi sa capacité à réduire l’échec scolaire. D’autre part le suivi des enfants sur plusieurs années nous permet d’insister sur l’attention aux autres et l’avantage pour tous de respecter les quelques règles qui permettent de vivre harmonieusement en société. Cela permet souvent d’éviter la violence comme réponse au mal être de certains.
Dans les petites classes, on laisse une moindre part aux matières purement académiques. Il n’y a pas de contenu scolaire au jardin d’enfants (maternelle) bien qu’on y cultive tous les talents préscolaires. L’apprentissage de la lecture se fait en CP et à un rythme plus « organique ».
Certaines activités qui sont considérées comme accessoires dans l’enseignement public sont essentielles dans les écoles Steiner-Waldorf : les arts plastiques, la musique, le jardinage et les langues étrangères (deux dès les classes élémentaires), pour n’en citer que quelques-unes.
Le plan scolaire Steiner-Waldorf est conçu pour répondre aux différentes phases de développement de l’enfant. La relation enfant-professeur est reconnue comme étant à la fois cruciale et changeante pendant le cours de l’enfance et de l’adolescence. Les matières principales, telles que l’histoire, les langues, les sciences, les mathématiques sont enseignées à raison de 2 à 3 heures par jour en périodes de 3 à 5 semaines (cours principal).
Ce plan scolaire dans sa totalité peut être comparé à une spirale ascendante : les matières sont « revisitées » mais à chaque fois sous un angle différent qui permet d’approfondir et de découvrir de nouvelles facettes.
L’eurythmie est une expression artistique dans laquelle la musique et les paroles sont exprimées par les mouvements spécifiques du corps qui correspondent à des notes ou à des sons particuliers. On l’a également appelée « discours visible » ou « chant visible ».
L’eurythmie fait partie intégrante du programme de toutes les écoles Steiner-Waldorf. Les enfants entrent naturellement dans les rythmes et les exercices simples qui les aident à harmoniser leur corps et leurs forces vitales. Plus tard, les élèves plus âgés élaborent des représentations eurythmiques à partir de poèmes, de pièces de théâtre ou de morceaux de musique, gagnant ainsi une perception plus fine des œuvres. L’eurythmie améliore la coordination et renforce la capacité à écouter.
L’enseignement Steiner-Waldorf procède par grands cycles correspondant en gros à la maternelle, au primaire et au collège-lycée. Les apprentissages proprement scolaires commencent au CP et non pas en grande section de maternelle. L’enseignement procède par images vivantes. L’enfant fait d’abord les choses avant de les aborder par l’abstraction. On s’attache à favoriser une progression harmonieuse de l’élève qui permet de prévenir l’échec scolaire.
Certains acquis comme l’apprentissage de langues étrangères sont enseignés avant l’Education nationale ; d’autres, comme la lecture le sont un peu après. Au final le niveau scolaire des enfants est équivalent à celui de l’Education nationale.
Le recensement des résultats sur quatre années (1995 à 1998) dans les quatre écoles qui proposent des classes de collège et de lycée donne le chiffre suivant : 85% de succès au baccalauréat pour les élèves présentés un an après qu’ils ont quitté la classe de première des écoles Steiner-Waldorf. Ce chiffre passe à 91% si on y inclut les élèves ayant passé le bac 2 ans après leur sortie de première. Même si les effectifs sont différents on voit que les écoles Steiner-Waldorf sont au-dessus de l’Education nationale (77% pour la moyenne des quatre années considérées). Cela tient certainement à la capacité d’intégration et d’adaptation que la pédagogie Steiner-Waldorf développe.
D’une façon générale, le passage à l’école publique, quand il est prévu d’avance, ne pose pas de problème et l’expérience montre que cela se passe généralement sans difficulté notable.
La pédagogie Steiner-Waldorf développe naturellement une grande curiosité et l’adaptabilité chez les élèves. L’ajustement des compétences est aisé et s’il y a écarts d’apprentissage, ils jouent dans les deux sens : les élèves venant des écoles Steiner-Waldorf ont dans certaines matières des niveaux de connaissance que les autres élèves n’ont pas.
Bien sûr. Les mathématiques, le français, l’histoire, les sciences naturelles, toutes les matières traditionnelles sont enseignées aux élèves. Elles le sont d’une manière qui leur permet de mieux les intégrer dans leur connaissance du monde et de mieux les maîtriser.
L’expérience montre que le redoublement est rarement la solution aux dysfonctionnements personnels des enfants, sources de leurs difficultés à suivre un programme. Dans les écoles Steiner-Waldorf on préfère identifier les causes du problème et les traiter au cas par cas. C’est un cheminement qui se fait avec les parents et l’équipe pédagogique et qui est rendu possible par le suivi de l’enfant sur plusieurs années. Cependant en cas de nécessité il peut y avoir redoublement.
A partir du collège, l’adolescent a atteint une certaine maturité, les notes sont introduites dans le système d’évaluation et les bulletins sont plus fréquents.
Contrairement à l’enseignement dispensé par l’Education nationale et fondé sur des manuels établis par une autorité non reconnue par l’enfant, la pédagogie Steiner-Waldorf développe le lien entre enseignant et élève. Une relation de confiance se développe, à laquelle vient s’ajouter une autorité naturelle qui permet de créer un climat d’attention et de respect indispensable pour apprendre. Cette tâche éducative ne peut s’effectuer que dans une relation établie et durable entre l’enseignant et l’enfant.
Les « professeurs de classe » qui enseignent en primaire conduisent leur classe jusqu’à l’entrée au collège.
L’incompatibilité entre un enseignant Steiner-Waldorf et un enfant est rare. La compréhension des besoins et du tempérament de l’enfant est au centre du rôle et de la formation des professeurs. Si de tels problèmes se présentent, l’ensemble des professeurs travaille avec l’enseignant concerné et la famille afin d’entreprendre une action corrective dans le meilleur intérêt de l’enfant et de la classe.
Cette pédagogie développe une relation « sensible » à la connaissance et pas seulement l’acquisition de connaissances.
Mais il est vrai que nos écoles sont capables d’apporter une réponse aux enfants qui ont des difficultés à s’adapter au cadre rigide de l’enseignement classique.
Les quatre fêtes des saisons sont : la Saint-Michel (en automne), Noël (en hiver), Pâques (au printemps) et la Saint-Jean (en été).
Après la guerre, la réouverture des établissements et le développement progressif du mouvement gagne toute l’Europe et s’étend progressivement à tous les continents.
Études techniques et scientifiques à Vienne.
En 1891, il obtient le doctorat en philosophie à Rostock. Il est le plus jeune collaborateur aux archives de Goethe à Weimar où, de 1890 à 1897, il est chargé de l’édition des écrits scientifiques de Goethe.
Rédacteur, écrivain, conférencier, il enseigne à l’École ouvrière de Berlin.
Il ouvre une voie moderne d’approche des réalités spirituelles : l’anthroposophie, qu’il présente dans ses livres et dans près de 6 000 conférences faites dans toute l’Europe devant les publics les plus variés.
Il conçoit et construit le Goetheanum à Dornach près de Bâle, à la fois université, centre de recherche et théâtre. Il innove et rénove dans de multiples domaines de la vie sociale : la sociologie, la pédagogie (écoles Waldorf), la pédagogie curative, la médecine et la pharmacie (Weleda), l’agriculture biodynamique (label Demeter), l’architecture, le théâtre, etc.
Il meurt à Dornach en 1925.
Steiner est ainsi soupçonné de racisme, sans le moindre égard pour la conception profondément humaniste et éloignée de toute discrimination quelle qu’elle soit, qu’il a proposée il y un siècle, pour laquelle il s’est engagé, et qui est présentée dans ses livres et ses conférences. Car dès lors qu’on l’approfondit avec un minimum d’honnêteté, cette conception s’avère en effet aux antipodes d’une conception « raciste », ou même simplement « élitiste »…
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